J’inaugure cet espace de verdure avec la plus élégante créature du monde végétale, d’une grâce encore inégalée, mais qui, malheureusement, souffre d’une réputation de diva capricieuse, alors qu’il s’agit d’une plante relativement facile à cultiver, je vous en livre les secrets, vous verrez, ce n’est guère difficile d’apprivoiser une nymphe végétale si charmante. Je veux bien sûr parler d’une orchidée : la Phalaenopsis. Elle est le genre le plus facile à sauvegarder en appartement, et ses couleurs chatoyantes ne manqueront pas de vous éblouir.
Tout d’abord, il convient de comprendre son mode de vie en milieu naturel, qu’on se devra de reproduire un minimum dans notre intérieur. C’est une orchidée épiphyte, c’est-à-dire qu’elle vit dans les arbres, non pas en tant que parasite, mais en tant qu’hôte céleste. Elle se fixe à l’écorce des arbres grace à ses racines charnues dotées de crampons, au niveau de la canopée pour recevoir le plus de lumière possible. Elle vit dans les tropiques, et reçoit ainsi une alliance chaleur/humidité qui lui est bénéfique pour son bon développement. L’alternance pluies torrentielles/longues sècheresses influe sur sa floraison, et c’est là que ça nous intérèsse, n’est-ce pas ?
Lors de l’achat (en jardinerie, c’est le mieux), veillez à choisir une plante forte et saine en regardant ces quelques détails : feuilles vertes et luisantes (sans tâches), racines charnues et densément réparties dans le pot (transparent ! pour recevoir la lumière), floraison tonique avec tous les boutons intacts.
Choisissez ensuite une pièce relativement éclairée de votre appartement ou maison, le mieux est de la positionner à proximité immédiate d’une vitre orientée plein sud, ouest ou est. Le nord est à proscrire car la lumière y est froide et faible. La mettre directement devant la vitre reste la meilleure solution. Le plein soleil peut les brûler si il reste à long terme, mais des périodes courtes d’exposition ne sont pas à craindre. La lumière est le point crucial pour une floraison, elle en est même l’unique et principal acteur !
Vient ensuite l’arrosage, inquiétude suprême des débutants, qui, soit l’arrose trop, soit pas assez. Pourtant cela relève d’une simplicité effarante ! Petits trucs : vos racines redeviennent blanches, plus de traces d’humidité sur les parois du pot, ce dernier se fait plus léger ? Alors arrosez ! L’erreur est de croire que le Phalaenopsis exige une humidité tropicale, c’est un amalgame mortel pour la plante. Elle aime l’eau mais de manière parcimonieuse. Il n’y a pas de fréquences idéales mais, une fois par semaine reste largement suffisant ! Le plus simple est de soupeser le pot avec sa main, il n’y a rien de mieux pour indiquer si la plante a soif ou non. L’arrosage se fera par bassinage (eau jusqu’au 2/3 du pot) pendant 10 minutes. Puis la retirer, la laisser bien égoutter, et la repositionner contre la vitre. Il est évident qu’elle consommera plus d’eau en été qu’en hiver.
Ne pas utiliser d’engrais, c’est inutile.
Le mystère est levé, cette orchidée est relativement simple à cultiver. Et si vous poursuivez ces indications peu contraignantes, vous aurez le bonheur de la voir refleurir en permanence, et la garderez plus d’une vingtaine d’années ! Et surtout n’oubliez pas : ce sont des plantes qui s’adaptent très facilement et qui sont loin d’être des douillettes ! Bonne culture, mes chers amis.
Photos de Tristan Harribey : Aphrodite (blanche) et Laeliah (mauve).